"TELL ME (17)"

Concept

Sur la base des premières idées préconçues issues de croquis, d'annotations en marge et de directives étudiées, le résultat de chacun de mes travaux est toujours conditionné par des variables que j'inclus délibérément. Je me réfère à la peinture elle-même et à la géométrie du support que je modifie constamment afin d'obtenir de nouveaux résultats.
Qu'il serve d'exemple à un tondo qui, dépourvu de ces sommets qui limitent le mouvement, me permet de varier mes coups de pinceau et d'obtenir d'autres effets picturaux, généralement involontaires, qui impliquent l'étape suivante et, par conséquent, le point de vue final de cet art.
Mais la flexibilité dans le résultat ne s'arrête pas là. C'est au milieu du processus que l'esprit se réveille lorsque, spontanément, des expériences émotionnelles ou sensorielles antérieures émergent et se poursuivent pendant le développement. Ces impressions exigent un contrôle total pour ne pas compromettre le but initial, tandis que le désir de s'accrocher à une nouvelle idée augmente.
Qui ne voudrait pas en dire autant avec deux "syllabus" comme l'a fait Rothko ? Ou déshabiller la vérité en habillant la toile de couches à la manière de Clifford Still ? Ou encore ressentir Pollock semant le chaos jusqu'à ce qu'il se réordonne en un message visuel impeccable ? Autant d'influences qui peuvent être séduites et refoulées, fruit de l'apport quotidien de signes, de graphiques, de codes, d'artisanat... Des images et des images que notre psyché imagine et réimagine en permanence.
Tout cela me fait penser qu'aucun métier ne se termine à l'identique de ce qui est attendu, mais que, par contre, ce résultat est unique, et plus original. C'est un avantage remarquable de l'art abstrait, car il ne tient pas compte de la mimesis figurative.