Zélia Mendonça

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Élevée dans un magasin d'antiquités, j'ai été attirée par la collection et la production d'art depuis que je me souviens. J'ai une relation unique avec les objets et j'aime partager ce que je vois avec d'autres personnes. C'est ainsi que j'ai fini par développer mes propres critères...

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Élevée dans un magasin d'antiquités, j'ai été attirée par la collection et la production d'art depuis que je me souviens. J'ai une relation unique avec les objets et j'aime partager ce que je vois avec d'autres personnes. C'est ainsi que j'ai fini par développer mes propres critères qui tentent de métamor- phoser et de matérialiser mes sentiments et mes idées en pièces.
Je suis également Gémeaux. Il y a beaucoup de moi à l'intérieur de ce corps. Celui qui a fait ces arts, cependant, prend le contrôle de ma vie en 2015, déjà à mon 58e anniversaire. J'ai commencé à déborder ce que j'avais repoussé depuis si longtemps. C'était comme si j'avais attendu ce moment de ma vie pendant une longue période d'ébullition, alors qu'il ne restait que la mère et la grand-mère des autres personnages.
Que ce soit en fréquentant des artistes, en créant des pièces décoratives ou en collectionnant des œuvres, une mosaïque d'influences s'est accumulée en moi et a germé. L'énergie s'est déversée en couleurs que les peintures et les pinceaux ont apprivoisées.
Autodidacte, je dessine depuis les années 90 des meubles pour mon entreprise. Je suis comme ça, je me laisse porter par l'intuition. Je libère à travers les objets significatifs, l'énergie vitale et provoque de nouvelles possibilités de m'épanouir à travers l'art de créer. Et cela occupe toute ma vie quotidienne.
Maintenant, c'est un peu différent. Pour matérialiser les sentiments, je me laisse guider et je change constamment de rôle. Grâce aux leçons de l'artiste portu- gais Agostinho Santos, j'ai pu mieux organiser mon rapport à la peinture et définir la ligne qui me réorganise. Comme je suis plus intuitive, j'ai trouvé dans le primitivisme un moyen de matérialiser mon imagination, mes pensées et les angoisses qui m'entouraient dans ce moment historique très difficile de la crise sanitaire.
Parce qu'en tant qu'artiste, ce que je recherche, c'est le dialogue et l'élargissement des expériences. L'utilisation de yo-yo, de perles, de fils, de restes de souvenirs et de chutes, de peinture, tout cela était une sorte de recherche, de traditions perdues, de sentiments étrangers et de rituels intimes. Je vois chaque objet comme des restes de divers endroits. Pour moi, chaque bibelot est une représentation d'une partie des gens et de leurs histoires. En les assemblant, je cherche l'altérité qui amalgame à la fois l'histoire avec un grand H et les petites histoires cachées dans toutes les personnes qui habitent les villes que je traverse.
Je garde cet aspect dans mes premiers tableaux. Je veux éveiller l'émotion des individus à travers le tout et le particulier. Dans lequel l'un s'harmonise avec l'autre au fur et à mesure que nous nous rapprochons et nous éloignons. Nous avons besoin de cette liberté d'aller et venir pour que les gens puissent retirer de l'œuvre ce dont ils ont besoin pour eux-mêmes. En tout cas, c'est ainsi que je vois ma création une fois terminée.
L'être humain est mon objet. J'espère qu'en feuilletant le livre, les gens pourront faire l'expérience mémorielle de se heurter à des significations apparemment dérangées. Mais ce n'est pas le cas, alors je remets l'or.
Essayez de rapprocher le visage des pages. Puis contemplez-le de loin. Vous avez là les pensées d'une fille, les éléments universels en elle qui touchent et rassemblent les gens. Il y a l'expérience que j'ai vécue avec les femmes de ma famille à São João del Rei, le travail domestique qui soutenait la maison en même temps qu'il provoquait des transformations individuelles intimes dans le processus de travail. On y trouve mes réflexions sur mon pays. Je partage mes peurs, mes joies, et aussi des visions rêveuses.
Car tout cela m'a en quelque sorte sauvé d'un désert qui se précipitait. J'ai évoqué toutes ces choses de mon cœur, et elles ont coloré mon monde. Et c'est la grande histoire qui encadre les épi- sodes sous forme d'œuvres que vous trouvez ici.
Je sais que c'est évident, mais l'art est ma vie. C'est moi divisé et rassemblé en pages. Rien d'autre ne peut définir aussi fidèlement ce livre.